À propos

La Taillanderie artisanale

La taillanderie est un métier de la forge qui consiste à fabriquer, à reproduire ou à restaurer des outils à main taillants professionnels (pour les métiers de la terre, du bois, de la pierre, du cuir, du métal, etc.) et du quotidien, en modelant à chaud (techniques de forgeage) le fer et l’acier.
Longtemps considéré comme un artisan essentiel, le forgeron taillandier figurait comme le premier maillon d’une chaîne longue de pratiques artisanales, en fournissant aux gens de métiers des outils adaptés à leur pratique manuelle et aux matériaux travaillés. La mécanisation, la standardisation et l’intensification des productions, doublée d’une recherche insatiable de profit des industriels, ont néanmoins eu raison de l’activité des taillanderies artisanales en France, même pour les plus prospères d’entre elles. Ainsi, les gestes spécifiques des artisans taillandiers ont progressivement laissé place au rythme répétitif des machines. Dans la seconde moitié du 20e siècle, on observe alors une rupture de transmission due à la fermeture définitive des ateliers individuels et des manufactures d’outils forgés. Aujourd’hui, une perte des savoir-faire dans le domaine de la taillanderie artisanale apparait avérée, alors que la taillanderie se classe dans la catégorie des métiers rares en France.
Néanmoins, le métier fait depuis le début du 21e siècle l’objet renouveau. Sa pratique repose sur l’engagement et l’investissement d’une nouvelle génération de forgerons taillandiers, pour ré-apprendre et remettre en pratique des savoir-faire ancestraux dans le monde d’aujourd’hui. À ce jour, on compte ainsi une dizaine d’entreprises de taillanderie artisanale en France, répondant à une demande de plus en plus évidente d’outils de qualité et durables.

Martin Claudel

Martin CLAUDEL débute sa rencontre avec la forge lors d’un stage en 2005 à la forge-musée d’Étueffont, en Franche-Comté, aux côtés du forgeron Robert Greset, dans un contexte de forge historique, avec des soufflets à main et selon des méthodes traditionnelles.
Il poursuit en 2006 avec un CAP ferronnerie d’art au lycée des métiers Ferdinand Fillod à Saint Amour, dans le Jura.
Souhaitant s’orienter vers la taillanderie, il rencontre en 2010 Bernard Solon, dernier forgeron taillandier de sa génération en France. Il suit à ses côtés un stage et découvre alors les techniques traditionnelles de la fabrication d’outils tout en mesurant l’héritage millénaire de ces savoir-faire en voie d’extinction : c’est l’ouverture des portes sur un nouveau monde.
À l’heure de vouloir poursuivre son apprentissage en taillanderie, il se confronte à une absence de formation ainsi qu’à la disparation des derniers détenteurs de savoir-faire dans le domaine. Son évolution dans le domaine passe donc par une formation de terrain, notamment sur le chantier médiéval de Guédelon, en Bourgogne, en tant que forgeron au service d’une communauté d’artisans bâtisseurs du château, pour laquelle il façonne ou répare des outils, tout en bénéficiant d’un retour d’expérience direct qui l’aide à mieux comprendre l’ergonomie et l’usage de ses productions. À travers la restauration d’outils anciens qu’on lui confie, il analyse la diversité des formes du passé, l’outil devenant alors support d’apprentissage.
En 2014, il s’installe finalement à son compte en créant Taillanderie Claudel, poursuivant depuis lors sans relâche l’approfondissement des techniques artisanales et traditionnelles de taillanderie, leur compréhension et leur réactualisation.

Savoir-faire

Valeurs

La pratique de taillanderie portée par Taillanderie Claudel s’ancre dans les traditions de la taillanderie artisanale, leur préservation, leur transmission et leur réactualisation, en raison de leur bien-fondé à l’heure de vouloir proposer des outils de qualité et durables. Pour cela, elle repose sur les techniques traditionnelles de taillanderie parmi lesquelles l’aciérage d’un fer par soudure au feu. Cette technique consiste à réserver l’acier, chargé en carbone, sur la partie travaillante de l’outil c’est-à-dire le tranchant. Elle sous-tend un souci d’économie de l’acier, plus rare et plus cher que le fer. Elle favorise également l’ergonomie de l’outil à l’usage puisque le fer étant plus mou que l’acier, il possède une meilleure capacité d’absorption des chocs. Elle contribue finalement à la performance du tranchant, en rendant l’affutage plus facile.
Elle repose sur des machines anciennes, voire historiques, adaptées par leur puissance et leur robustesse à l’usage, et constituant un patrimoine matériel de la tradition taillande à préserver. Elle tient compte également d’enjeux contemporains, notamment environnementaux, dans un souci de réduction de l’énergie nécessaire à la production et de limitation des déchets.